Richard Comte propose une musique inclusive qui croise les pratiques et les techniques de composition avec le son comme vecteur central. Elle trouve son ancrage dans le geste et l’instant, dans une relation dynamique à l’espace. Elle utilise les champs vibratoires et la perception dans un rapport physique au son. Son parcours à la croisée des esthétiques lui permet très tôt de forger un langage personnel qu’il saura nourrir, alors toujours en mouvement, dans une démarche de recherche, au grès des rencontres et des expériences.
« Richard Comte entame la matière même, graphite compact entre houille et diamant dont on peine à égratigner la surface tant qu’on n’a pas opté pour une fission radicale. L’archet use la roche avec obstination, érode les saillies et jusqu’aux plus infimes scories, pour atteindre la perfection d’une perle noire et brillante, aussi dense que le noyau de l’atome. (…) Le guitariste parvient à réunir en une même pièce l’intensité brûlante de la matière et la réverbération infinie des espaces où elle évolue. Les perspectives ouvertes par le refus du rythme et la richesse des harmonies participent de l’insondable et de l’immensité, si proche du vide absolu que la puissance et la compacité du son apparaissent comme l’élément salvateur, le point d’ancrage d’où résister au vertige sidéral. »
Joël Pagier R&C n°129 Septembre 2021 à propos de « Dérive de la base et du sommet ».
Richard Comte est un musicien compositeur et performer actif sur la scène des musiques nouvelles, alternatives et improvisées depuis 2005.
Au-delà des barrières esthétiques, il explore de nouvelles formes musicales allant de la conception-composition jusqu’à la production de tous ses enregistrements.
Sa musique est ouverte et inclusive, elle rassemble des éléments et des pratiques avec une générosité éclairée par l’instant dans une vision très personnelle de l’espace du son.
Il a une approche résolument contemporaine de la guitare qu’il prépare, augmente, utilise comme un résonateur, comme un générateur de sons qu’il traite et met en espace à l’aide d’acousmoniums d’amplificateurs pour construire des architectures sonores englobant littéralement l’auditeur dans la matière.
Il s’adresse alors au corps avec le son, se concentre sur la sensation des vibrations, des mouvements d’air qui nous traversent et nous font voyager d’un point à un autre. Jouant sur notre perception du temps et de l’espace, il nous amène vers une écoute profonde, une transe immersive.
Il éditera les albums « Innermap » en 2013 sur l’idée d’une cartographie intérieure, de la mémoire des lieux, en hommage à Olivier Ruellet; puis « Travel Patterns » en 2015 sur l’abstraction visuelle générée par la translation; « Endless Tapes » en 2019 qui fait appel à un dispositif de magnétophone à bande dans l’idée d’une lecture infinie jouant sur l’envers et l’endroit du sens de lecture et enfin « Dérives de la base et du sommet » en 2021, composition construite en 4 « points cardinaux » traitants des notions d’horizontalité et de verticalité dans l’espace sonore.
Sa maîtrise des techniques d’enregistrement et l’utilisation créative de ces outils l’amène naturellement à une approche électroacoustique de composition.
Ses dernières pièces à paraître comme « à nos fenêtres » (2021) pour piano, field-recording et ensemble de guitares préparées , « La croisée des cercles » (2022) pour électronique, piano préparé et ensemble de Mandolines questionne directement l’environnement sonore toujours dans une optique inclusive.
Membre fondateur de Hippie Diktat, Vegan Dallas, Roue Libre et de AUM grand ensemble au sein des collectifs Parisiens COAX et 11H11 il participe au groupes de Simon H Fell et collabore ainsi avec notamment, Mark Sanders, Jozef Dumoulin, Audrey Lauro, Alex Ward, Jim Black, Leila Adu, Nicolas Field, Jasper Stadhouders, Isabel Sorling, Lauri Hyvärinen, Shabaka Hutchings, Aymeric Avice, Léo Dupleix, Marcio Mattos, Francesco Pastacaldi, Sanne Van Hek, Sylvain Kassap, Benjamin Duboc, Paul Hession, Alan Silva, Makoto Sato, Dafne Vicente Sandoval, Itaru Oki, Phil Minton, Pascal Battus, Didier Lasserre, Jean Luc Petit et Kris Davis.
Il participe à plusieurs créations de musique contemporaine et crée Occam Ocean de Eliane Radigue en 2016 avec l’ensemble Onceim, L’opéra La Digitale de Juan Pablo Carreño en 2015 avec L’ensemble Musicatreize, interprète Trash TV Trance de Fausto Romitelli pour le Da festival en 2016 puis pour l’ensemble TM+ en 2021 et l’enregistre pour le disque des 50 ans de l’ensemble de 2E2M avec Léo Margue, Julien Podolak et Sylvain Cadars; « Asleep, Forest, Melody, Path » et « Festhalten/Loslassen » de Michael Pisaro avec l’ensemble Aum et Dedalus en 2017. Il créera également les pièces de Léo Dupleix toutes les deux basées sur l’intonation juste « Piece For Electric Guitar Quartet » en 2018 et « 14 Préludes Non Mesurés » en 2021, et en 2019 participera à la création de « Disparitions » de Antonin Tri Hoang pour le festival d’Automne à Paris.
Son approche personnelle de l’espace sonore l’amène naturellement à travailler pour la danse contemporaine avec les pièces de la chorégraphe Flora Gaudin : « Marsyas » de 2013 à 2019 pour deux danseuses et violoncelle dans un dispositif immersif d’où il diffuse et orchestre le son du violoncelle, alors dansé, le mêlant au son de la guitare préparée et de la voix ainsi que « Amateurs » en 2016. Il compose et performe au plateau également pour plusieurs mises en scène de Pascal Kirsh dont « Pauvreté richesse homme et bêtes » en 2017, « La Princesse Maleine » en 2018, « Solaris » en 2020, « The Rime » en 2021 d’après « la ballade du vieux marin » de Coleridge en duo au plateau avec le comédien Yann Boudaud en 2021 et « Grand Palais » en 2022/23 actuellement en cours d’écriture. Il compose également pour le cinéma en 2015 pour le film « Liebman » de Jules Hermann, et signe la musique de deux court métrages de Armel Hostiou « Wall time » en 2009 et « Stellar Regions » en 2013.
Il fonde le label NUNC. dédié aux musiques libres à la fin de l’année 2017, il concentre depuis son travail de production dans un esprit artisanal et délibérément ouvert sur cette plate-forme éditoriale riche de 31 parutions.
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