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Misja Fitzgerald Michel

Formé dans les clubs au contact de pointures puis aux USA avec les maîtres, Misja Fitzgerald ne se contente pas d’être un brillant tricoteur de doubles croches. Il est aujourd’hui l’une des plus fines plumes des guitaristes du jazz actuel dans la lignée de Pat Metheny, Jim Hall…


crédit photo © Christian Ducasse

Né le 13 octobre 1973, Misja Fitzgerald Michel est un guitariste (6 et 12 cordes électrique et acoustique)
Il a joué, tourné, et enregistré avec : Ravi Coltrane, Drew Gress, Nasheet Waits, Jochen Rueckert, Billy Hart, Gary Thomas, Mark Mondesir, Robin Eubanks, Chris Potter, Seamus Blake, Mark Turner, Scott Colley, Anthony Cox, Rich Perry, Matthew Garrison, Graham Haynes, Otis Taylor, Mark Hellias, Cheick Tidiane Seck, Manuel Rocheman, Tony Rabeson, Gilles Naturel, Andréa Michelutti, Yoann Serra, Yoni Zelnik, André Ceccarelli, Christophe Lavergne, Alain Jean Marie …

Il a enregistré 4 disques en leader :
-« Live at La Villa » avec Scott Colley et Tony Rabeson (autoprod 1998)
-« On the edge » avec Drew Gress, Nasheet Waits et Ravi Coltrane en invité (autoprod, 2002)
-« Expectations » avec Drew Gress (autoprod, DMP 2004)
-« Encounter » avec Drew Gress, Jochen Rueckert et Ravi Coltrane en invité (No format, 2005)

Il est nominé aux Djangos d’or de la guitare 2006 pour le disque « Encounter ».
Il a joué en première partie de : Dave Holland , Mike Stern, Didier Lockwood, Birelli Lagrène, Sylvain Luc, Aka Moon, Cheikh Tidiane Seck, Paolo fresu, Dhafer Youssef…

Il a joué dans les clubs et festivals suivants : New Morning, Ducs des Lombards, Sunset, Sunside, Petit Opportun, 7 lézards, La Villa, Chorus (Lausanne), Pannonica (Nantes), Festival de Montréal, Festival de Nice, Banlieues Bleues, festival d’Amiens, Printemps de Bourges, Samois Jazz, Boulogne Billancourt, JVC festival (Paris), Winter Fest (New-York), Festival de Belgrade, Festival Jazz en Tête (Clermont-Ferrand), Nancy Jazz Pulsations, Festival Atlantique (Brest), Festival de Grenoble, Festival No Format au théâtre de l’Atelier….

Chronique du dernier album “Time of no reply” (2012) sur le site web de No Format
Dès qu’on s’approche de Nick Drake (1948-1974), singer-songwriter anglais fauché dans l’éclat de son âge et la plénitude de son génie, il est hélas plus fréquent qu’on entende la rumeur écrasante du mythe qui l’entoure que le souffle profond de son oeuvre. C’est que la courte et dense existence de ce surdoué aura alimenté bien des légendes et fantasmes. Auteur de trois albums bénis des muses mais ignorés par ses contemporains, Nick Drake aura fréquenté les plus hauts sommets de la beauté comme les abîmes de l’insuccès et de la dépression. Si l’on ajoute à la cruauté de son destin le mystère de son décès, jamais élucidé (overdose médicamenteuse accidentelle ou suicide ?), on comprend pourquoi il est devenu le porte-flambeau malgré lui de l’internationale des artistes maudits. Incompris de son vivant, caricaturé après sa mort… Sévère double peine pour cet homme qui, avec un troublant sens prémonitoire, chantait : “J’étais fait pour aimer la magie/Avec toutes ses merveilles/Mais vous avez tous perdu cette magie/Il y a tant et tant d’années déjà”.
C’est à la magie de la musique de Nick Drake, et uniquement à elle, que Misja Fitzgerald Michel rend hommage dans ce disque essentiellement instrumental, sur lequel seule Meshell Ndgeocello vient poser le temps d’un titre un chant et des mots. Manière de dire que la parole de l’Anglais s’entend d’abord dans les notes et les rythmes qu’il a légués à la postérité. Ce que Misja prise chez Nick Drake, c’est bien le musicien et son esprit d’invention, la beauté à nulle autre pareille de ses chansons, l’ouverture de son langage, la sophistication de ses harmonies. L’artiste rayonnant plutôt que l’âme souffrante. Ce n’est que justice. Mais les relectures du Français offrent encore mieux que ça : elles ne sont que justesse.
Le premier contact de Misja avec la musique du songwriter date de l’enfance, via la collection de disques et les oreilles affûtées d’un père féru de guitare folk. Mais avant de remonter vers cette source, avant de revenir y tremper ses mains, y abreuver son esprit et y plonger son coeur, il lui aura fallu accomplir son propre parcours d’électron libre du jazz, multipliant les rencontres et les papillonnages aussi alertes que raisonnés. S’abandonner aussi pleinement à l’ivresse de créer une musique “très dense et plutôt volubile”, à ces vertiges de la pensée et du geste qu’on pouvait l’entendre expérimenter sur Encounter, son précédent album sorti sur No Format !.
L’état de nudité est l’une des clés qui ont ramené Misja Fitzgerald Michel vers l’univers de Nick Drake. Car on n’entre pas chez ce dernier sans se dépouiller un peu soi-même – et notamment dans son album guitare-voix Pink Moon (1972), testament brut dans lequel cinq des onze titres de Time of no reply ont été puisés. Dans ses compositions, aussi élaborées soient-elles, l’Anglais n’a jamais cédé à la tentation de la superficialité ou du verbiage. Sa musique est empreinte d’une forme de rigueur morale qui résonne comme un appel à la bonté et à la beauté de chacun : de celui qui l’écoute ou la joue, elle exige le meilleur et l’essentiel. Epurant son propos comme jamais, Misja a entendu cet appel ; il a eu à son tour l’extrême humanité d’y répondre avec sa propre sensibilité et ses propres intuitions. Il n’a pas cherché à imiter le jeu ni la technique de Nick Drake, n’a pas utilisé les accordages complexes dont le songwriter était coutumier. Il n’a pas davantage jugé pertinent d’aller le concurrencer sur le terrain du chant.
La guitare acoustique est au centre d’un disque qui est bien plus qu’un simple disque de guitare. D’abord parce qu’apparaissent ici et là d’autres empreintes, laissées par le violoncelliste passe-murailles Olivier Koundouno, l’arrangeur et opérateur lumière Nicolas Repac ou encore le songwriter Hugh Coltman. Ensuite parce que Misja, loin du ghetto de la “musique pour guitare”, a préféré se projeter sur le terrain sans limites de la seule musicalité. Ses options esthétiques s’inscrivent dans cet élan, qui est aussi, tout simplement, une aspiration à la poésie et à la sensation. Ainsi ces lignes de fuite vers le baroque et le blues ou ces justes libertés prises avec la lettre des compositions, tantôt explorées dans toute l’étendue de leurs possibles harmoniques, tantôt ramenées à leur quintessentielle expression. Ainsi, partout, cette vivante célébration d’un esprit d’aventure et d’ouverture qui, reliant à quarante ans de distance le compositeur et son interprète, dessine un espace commun dans lequel la respiration et l’inspiration de l’un et de l’autre peuvent se joindre et s’entremêler.
Tel est le lumineux chemin, presque initiatique, parcouru par Misja Fiztgerald Michel, sur un album qui éclaire sous un autre jour l’oeuvre de Nick Drake autant que sa propre expression.

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Les CD ci-dessus sont dans les bacs du secteur Musique de la Bibliothèque de Montreuil.
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Misja Fitzgerald Michel a aussi participé à la sélection musicale des livres-CD ci-dessous avec l’éditeur Didier Jeunesse.

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